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Environnement : pourquoi la journée mondiale des zones humides

La protection de l’environnement fait partie des conditions essentielles d’un développement durable. Ainsi, le 2 février de chaque année, nous célébrons la journée mondiale des zones humides. C’est une journée spéciale pour commémorer la signature de la convention sur les zones humides du 2 février 1971 dans la ville de Ramsar en Iran. A cet effet, les Etats, les ONG et la société civile en profitent pour lancer des actions de sensibilisations au public. Cependant, pour beaucoup, cette journée passe inaperçue ou est un non événement. Pourquoi cette indifférence collective ? Je vais vous expliquer l’importance des zones humides et vous comprendrez pourquoi il est essentiel de célébrer cette journée.

 

site Ramsar : partie Camerounaise du fleuve Sangha
site Ramsar : partie Camerounaise du fleuve Sangha
CP : Ramsar.org

Qu’est-ce qu’une zone humide ?

Selon la définition de la Convention de Ramsar, les zones humides comprennent une grande diversité d’habitats : marais, tourbières, plaines d’inondation, cours d’eau et lacs, zones côtières telles que les marais salés, les mangroves et les lits de zostères*, mais aussi des récifs coralliens et autres zones marines dont la profondeur n’excède pas six mètres à marée basse et zones humides artificielles telles que les bassins de traitement des eaux usées et les lacs de retenue. Bref, ce sont des étendues inondées par l’eau soit en permanence soit saisonnièrement.

Les zones humides figurent parmi les écosystèmes les plus productifs de la terre, ainsi elles rendent plusieurs services écosystémiques :

  • Le service d’approvisionnement : en eau, en aliment et en matériel brut
  • Le service de régulation : régulation du climat, gaz, eau ; séquestration du carbone, épuration de l’eau et filtrage des déchets
  • Le service culturel : héritage culturel et identité, loisirs et recréation
  • Le service de support : stockage et cycles de nutriments

Ainsi, les zones humides accomplissent deux choses essentielles : elles nourrissent l’humanité et elles luttent contre les changements climatiques (rien que ça !). Les plantes de ces zones régulent le climat notamment en absorbant certains engrais et pesticides dangereux ainsi que certaines toxines des industries. Pour ce qui est du lieu de loisir et de recréation,de nombreuses activités sont pratiquées dans ces zones, quelques exemples : les courses de pirogues, le festival Ngondo sur le fleuve Wouri au Cameroun, les croisières etc.
Enfin, signalons que les zones humides existent dans des zones très diverses, elles peuvent être marines et côtières, continentales ou artificielles.

Risques liés à la dégradation de ces zones

Depuis 1900, 64 % des zones humides de la planète ont disparu. Pour mieux célébrer cette journée mondiale, chaque année un thème est choisi par le comité permanent de la Convention de Ramsar. Le thème de cette année 2018 est « les zones humides pour un avenir urbain durable », il s’agit ici des zones humides des villes. Elles font face à plusieurs menaces parmi lesquelles l’agriculture urbaine, l’aquaculture, les aménagements des cours d’eau, les pollutions dues aux eaux des industries (hydrocarbures, produits dangereux) et des eaux de ruissellements, l’urbanisation et ses aménagements (lotissements, routes, décharges, installation portuaire, aménagements hydroélectriques). Ces menaces contribuent à la dégradation de ces zones sensibles entraînant ainsi plusieurs conséquences désastreuses. Par exemple :

  • La diminution de l’accès à l’eau douce due aux prélèvements importants d’eau entrainant la remontée de sels près du littoral, l’abaissement de la nappe d’eau
  • L’exposition des zones côtières aux ondes des tempêtes
  • Le changement de la végétation et de la faune
  • La dégradation du milieu et l’asphyxie des poissons
  • La diminution de la biodiversité
  • L’épuisement des sols
  • La disparition de la zone humide

Comment inverser la tendance ?

Pour assurer notre développement et celui des générations futures, nous devons utiliser rationnellement les zones humides. Ainsi les pays et les ONG doivent œuvrer pour l’inscription des zones humides dans la convention de Ramsar pour leur meilleure protection. Il faut adopter des politiques qui tiennent compte des zones humides, sensibiliser la population sur la protection de ces de ces zones : éviter le boisement, les constructions et le déversement des déchets car ils entraînent des modifications écologiques, les inondations et parfois leur disparition. Yaoundé, capitale politique du Cameroun, est malheureusement un des exemples de ce qu’il faut éviter de faire, la ville a vu ses bas-fonds et ses marécages envahis par les constructions et les champs.
Pour lutter efficacement, nous devons aussi poser des petits gestes tels que : l’amélioration du choix des cultures en fonction des climats et de la nature des sols, la limitation les fuites d’eau, dans les maisons : favoriser les douches aux bains et installer les toilettes à chasse d’eau à double commande (pour ne pas gâcher l’eau). Si nous prenons en compte ces recommandation, alors les zones humides pourront pleinement favoriser le développement durable.

* zostères : plantes marines vivace

 

 


Entretien avec M Nandou Tenkeu Muller, promoteur du « charbon vert »

Nous vous proposons d’aller à la rencontre d’un jeune entrepreneur qui a mis sur pied il y a quelques années l’entreprise KEMIT ECOLOGY, spécialisée dans la production du charbon vert. Il a eu l’amabilité de partager son expérience avec nous.

Qui est Tenkeu Muller ?

Nandou Tenkeu Muller : Promoteur du charbon vert
CP: Nandou T

Tenkeu Muller est un jeune entrepreneur « vert » camerounais. Il a commencé en 2011 à l’Université de Douala comme président de la Division Ecologie, il a aussi travaillé au Club Biologie et au club Biodiversité et Santé, avant de créer l’entreprise KEMIT ECOLOGY, spécialisée dans la production du charbon vert. Ce charbon est fait à partir des déchets divers, organiques ménagers, agricoles et aussi de rebuts de scierie. Tenkeu Muller a également fait des consultations pour l’organisation internationale des Sciences et Technologies innovantes qui est sous couvert de l’UNESCO basée à Kuala Lumpur (Malaisie). En 2015, il a collaboré avec RFI et France 24 pour créer l’émission les « Observateurs du Climat », il effectue aussi les consultations dans le domaine de l’entreprenariat vert. Il est lauréat du prix Initiatives Climat Afrique Francophone décerné lors de la Conférence des Nations Unies sur les Changements climatiques à Marrakech COP22. Il travaille parallèlement comme correspondant pays de l’organisation Initiatives Climat et poursuit ses études en thèse de Doctorat PhD spécialisé en énergies renouvelables, notamment en biomasse à l’Ecole Doctorale des Sciences Fondamentales et Appliquées de l’Université de Douala, c’est un enfant de Dieu engagé.

Comment est née l’innovation charbon écologique ou vert ?

L’innovation charbon écologique est née en 2012 pendant les travaux pratiques dans la mangrove. J’ai constaté que les populations coupaient du bois de mangrove pour la cuisson. Alors j’ai mis au point ce charbon vert à partir de leurs propres déchets pour résoudre ce problème de bois énergie et protéger l’environnement.

Quel est le processus de fabrication du charbon vert ?

La fabrication commence par la collecte, le tri, le séchage, la carbonisation… ce qui donne les briques de charbon pour consommation (cuisson des repas, chauffage artisanal des poussins, repassage artisanal). Durant cette transformation, nous obtenons les huiles qui sont utilisables comme carburant dans les brûleurs à fuels lourds pour les moteurs puissants.

déchets utilisés pour la fabrication du charbon
Déchets ménagers et agricoles utilisés pour le charbon
CP: Nandou T

En plus d’être écologiquement durable cette activité est-elle rentable?

L’activité est rentable si l’on investit suffisamment au lancement. En ce qui concerne mon entreprise, nous sommes en train d’atteindre l’équilibre d’investissement après trois années d’activité, et nous savons que la rentabilité suivra sous peu.

 Quels sont les difficultés que vous rencontrez ?

Les difficultés rencontrées sont surtout d’ordre technique. D’abord, nous mettons beaucoup de temps pour concevoir les machines appropriées pour notre production. Ce qui a contribué à freiner notre décollage définitif. Mais nous y travaillons toujours. Ensuite, la mauvaise mentalité des techniciens qui ne respectent pas les délais pour la plupart, ou ne maîtrisent pas toujours leur domaine d’activité. Enfin, le fait que l’activité en elle-même est nouvelle et donc, pas facilement compréhensible par les populations.

processus de fabrication du charbon écologique
processus de fabrication du charbon écologique
CP: Nandou T

 

Quels sont vos perspectives pour la suite ?

Nous comptons atteindre l’équilibre d’investissement dès le premier trimestre 2018 surtout avec la subvention octroyée par le Programme d’Appui à la Recherche du Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, l’Entreprise SOGEA SATOM, la Marie de Douala Deuxième et la Faculté des Sciences de l’Université de Douala. Nous allons accroitre la capacité de production à 100 tonnes par mois à l’horizon 2020, ouvrir des unités de production et de distribution dans la plupart des zones stratégiques du pays et approvisionner même la sous- région avec l’ouverture des frontières qui est désormais effective.

Quels conseils donnez-vous à tous les jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Le conseil que je peux donner à tous les jeunes c’est d’oublier les diplômes accumulés à l’école, d’identifier un besoin dans la communauté, de réfléchir sur la solution à ce besoin et de développer cette solution ou idée pour aider ou apporter une contribution dans la communauté. Le succès sera au bout de l’effort. Un autre conseil, c’est qu’il faut que les jeunes se réapproprient le Cameroun qui regorge d’énormes potentialités de succès dans tous les domaines au lieu d’aller grossir les rangs des sans papiers ou d’immigrés dans d’autres pays.

Contents après la fabrication du charbon vert
Contents après la fabrication du charbon vert
CP: Nandou T

Merci M. NANDOU Tenkeu Muller pour cette entretien très enrichissant. Nous vous souhaitons le meilleur pour la suite et longue vie à KEMIT ECOLOGY.

 

 


Entretien avec une jeune femme exceptionnelle : Ninelle Pascale Youmbi

Aujourd’hui nous vous proposons d’aller à la rencontre d’une jeune femme extraordinaire : Ninelle Pascale Youmbi.
En 2010, elle a eu un accident de voiture et depuis, elle se déplace en fauteuil roulant. Cette situation ne l’a pas empêchée de réaliser ses rêves, elle aimerait aller au bout du monde et visiter l’Australie et la Birmanie. Pour ce billet, elle a accepté de répondre à nos questions, voici le cœur de son histoire.

Ninelle tres souriante
Ninelle Pascale

Qui est Pascale ? 

Je suis moi ! Lol ! A vrai dire, lorsque j’étais en classe de Terminale au Lycée de Mballa 2 Yaoundé cela a constitué l’intitulé d’un devoir ! Je ne savais pas quoi répondre, sachant bien que ça impliquait plus que de simplement donner son âge, sa nationalité et sa profession. Et aujourd’hui encore je ne suis pas si avancée que ça. Mais je répondrais… une jarre fêlée. https://lajarrefelee.wordpress.com/2017/09/13/la-jarre-felee/#more-64

A quoi ressemblait ta vie avant l’accident ? 

Une vie classique d’ado en pays sous-développé. J’étais assez hilare et susceptible. Hypercomplexée. Sans trop d’ambition. Et j’étais assez gâtée par la vie ! Dommage que je ne m’en sois rendue compte qu’une fois paraplégique ! Ma plus grande souffrance : je me sentais idiote, laide et mal-aimée. Mais allez savoir pourquoi ! Heureusement, aujourd’hui j’évolue.

 Que s’est-il passé pour que tu te retrouves en fauteuil ? 

J’ai eu un accident de la voie publique en 2010 dont je suis sortie avec une fracture de la colonne vertébrale

Que s’est-il passé ce jour-là ? 

Je rentrais de vacances, je dormais. J’ai juste entendu un grand bruit. Après, la voiture a fait un tonneau. Je me suis retrouvée sur le dos au milieu de la chaussé et je ne sentais déjà plus mes membres, j’étais extrêmement fatiguée. Je crois que le mal était déjà fait et qu’à ce moment-là les choses allaient définitivement changer et ne plus jamais être comme avant.

Comment as-tu réagi lorsque tu as appris que tu allais te déplacer en fauteuil roulant ? 

Honnêtement, bien ! Car, quand on est resté longtemps enfermé dans une chambre d’hôpital, au bout d’un moment on veut juste aller jusque la véranda, prendre un peu de soleil. Si à cet instant, le seul moyen est cet engin à 4 roues, alors pourquoi pas ? Une vraie bouffée d’oxygène.

Je voulait plutôt dire dire : comment avez-vous réagi quand vous avez appris que vous resteriez toute votre vie en fauteuil roulant ? 

Honnêtement je ne m’en souviens plus. Car la nouvelle ne m’est pas tombée dessus d’un coup. On ne m’a jamais dit : tu ne remarcheras pas. Je l’ai compris toute seule et, heureusement, petit à petit, on comprend progressivement. Cela m’a évité le « choc » de la nouvelle. À l’hôpital déjà, un psy m’a demandé ce que ça me ferait si je perdais une année scolaire. Et moi j’ai pris ça pour « tu vas faire un an dans le fauteuil ». Ce que je ne trouvais pas si grave ! Ce n’était qu’un an… J’avais des années en réserve dont je pouvais me permettre d’en perdre une. La première fois que je suis arrivée en salle de rééducation, j’ai fait une sorte de sondage et j’ai demandé à tous ceux qui y étaient combien de temps ils avaient déjà passé au centre. J’ai fait la moyenne et ça donnait deux ans. Je me suis donc dit : « deux ans ce n’est pas la mer à boire ». Le kiné m’avait dit que je serai debout pour le mariage d’une cousine qui avait lieu en décembre de la même année (à trois mois de la date). Le temps est passé et mes orteils ne bougeaient toujours pas, alors je me suis dit : ça peut prendre cinq ans, peut-être plus. Et puis un jour je me suis imaginée moi comme maman dans le fauteuil… A l’époque, j’ai aussi compris que je pouvais faire autre chose en parallèle de ma vie au Centre, il n’y avait pas que le travail de rééducation. Je ne sais pas précisément quand j’ai intégré le fait que je resterai peut-être en fauteuil toute ma vie. Mais je me suis rendue compte que je l’avais intégré, et, heureusement, à ce moment-là je savais déjà que la station assise ne scellerait pas mon sort. Loin de là.

Quelle stratégie as-tu utilisée pour t’adapter ? 

M’adapter ? Sur quel plan ? Après ça, c’est toute la vie qui change et sur tous les plans. Pour pouvoir vous répondre je crois que je devrais carrément écrire un livre ! Je suis en pleine adaptation. Ce que je sais c’est qu’au début maman m’a beaucoup aidé. Le kiné et mes compagnons de chambre du Centre aussi. M’adapter à quoi ? À l’absence de motricité ? Mon frère est devenu mes jambes. Et aujourd’hui encore je marche dans tous mes rêves. Je crois que mon subconscient a du mal à se faire à l’idée. À l’absence de sensibilité ? J’en viens à oublier qu’autrefois je ressentais telle ou telle sensation. Au fauteuil ? C’est plus qu’un accessoire, mon fauteuil me permettait de sortir, ça s’est donc fait naturellement. À mon corps déformé ? Je ne l’aime toujours pas. Mais même debout c’était pareil. Le regard des autres ? Je pense qu’il est bienveillant quand le nôtre l’est. Heureusement que je l’ai vite compris. À l’absence d’autonomie ? On prend sur soi et heureusement mes proches ont toujours été disponibles et les gens sont toujours disponibles pour m’aider. Alors on cultive la patience, on apprend à dépendre de l’autre, à lui faire confiance… On comprend qu’on n’est pas obligé de courir au même rythme que les autres… bref on apprend beaucoup à ses dépens.

En somme le temps a fait son travail. L’amour aussi. Et plus concrètement j’ai fait beaucoup de développement personnel. Faire confiance en la vie. J’ai été debout, je sais que j’ai fait du chemin et que je m’adapte tous les jours.

Quelles sont les difficultés majeures que tu rencontres ? 

Aujourd’hui je ne rencontre plus beaucoup de difficultés. Le plus difficile c’est au début.

La plus grande difficulté c’est la motricité avec ces dommages collatéraux : l’impact sur la liberté et sur l’intimité. La logistique qu’une marche ou la disposition d’une salle ou encore une route caillouteuse m’imposent. Je crois que c’est ce qui m’est le plus douloureux. Ne pas pouvoir fuguer comme je l’aimais, « on n’est jamais mieux servi que par soi-même ». Je ne le sais que trop bien et c’est assez frustrant.

Toujours avec le sourire Ninelle Pascale
Toujours avec le sourire
Ninelle Pascale

As-tu gardé tes rêves de jeunesse ? 

Je suis encore jeune ! J’ai perdu beaucoup de temps, mais je crois encore l’être. Mes rêves je les ai révisés, mais à la hausse. Plus on grandit, plus on se sépare de ceux qui ne nous conviennent pas.

Si par « jeunesse » vous attendez « avant l’accident », j’estime que je n’en avais pas. Minimes pour être appelés des rêves, car le contexte et le paradigme ne le permettaient pas. Heureusement maintenant je sais que rêver c’est gratuit et que ça apporte des couleurs à la vie.

Quel message veux-tu faire passer aux personnes qui vivent avec un handicap ? 

« J’ai trop souffert de maux qui ne me sont pas arrivés ». J’ai énormément souffert à me poser plein de questions telles que : « serai-je une bonne mère ? Et mes études ? Et ma vie sociale ? »

Le temps passe et on se rend compte que les choses ne vont pas si mal que ça. Et puis on se rend compte que beaucoup de nos souffrances sont dans notre esprit. Quand on apprivoise ses peurs, nos limites se dissipent. Et on est capable de faire bien plus que ce que le handicap nous empêche de faire de prime abord. N’oublions pas cette leçon de vie : « Ta vie est le message que tu fais passer au monde. Fais-en quelque chose d’inspirant ».

As-tu l’impression d’être devenue plus forte mentalement ? 

C’est rien de le dire ! Quoique, j’y travaille encore !

 

Merci Pascale pour cette interview au combien enrichissante. Nous te souhaitons beaucoup de bonnes choses pour la suite.

 


La tendance ‘‘Afritude’’

De nos jours, presque tout le monde aime la tendance ‘‘Afritude’’.

C’est quoi l’Afritude ? Ce concept est dérivé de deux mots : Afrique et attitude.

Chaussures et bavoirs pour bébé
Chaussures et bavoirs pour bébé. Crédit photo: pinterest.com

La mode ou tendance Afritude, c’est l’ensemble des manières de faire de la mode, de s’habiller, d’être et de paraître ou de se relooker à l’Africaine.

Les africains ne veulent plus seulement suivre la mode, ils veulent la créer et la penser.

Je me rappelle encore de mon enfance, à cette époque la mode était inspirée en majorité par les films et des clips vidéo d’Europe, d’Amérique et d’Asie ignorant ainsi nos potentialités. Mais depuis quelques années, les différents créateurs, stylistes et acteurs du monde du show business Africain ont lancé l’Afritude. Cette tendance est perceptible dans plusieurs domaines.

Le vestimentaire

De nos jours on se sape à l’africain(e). C’est vrai que les couturiers d’avant ne donnaient pas envie de porter le pagne. Je me souviens que la majorité de leurs modèles étaient mémérisant kaiiiiiiii donc gros et pas jolie. La plupart du temps on avait recourt au pagne juste pour assister aux événements comme les deuils, les funérailles ou les réunions. Depuis quelques années, ils font de très beaux vêtements en pagne à la mode tant pour adultes que pour les jeunes et enfants. Le pagne peut désormais se porter avec du jeans, être mixé avec n’importe quel tissus et pour toute cérémonie. De plus en plus, les gens se marient en Afritude. Se vêtir en Afritude est chic, classe et glamour. Je pense organiser mon anniversaire avec pour dress-code les tenues africaines donc en mode Afritude.

Les accessoires

Il existe un panel d’accessoires spécialisés Afritude. Nous avons les boucles, les bagues, les colliers, les sacs, les chaussures, les babouches, les nœuds papillons, les cravates et les bracelets. Il y en a pour tous les goûts, de toutes les couleurs.

Tous conçus à l’Africaine, ils s’adaptent à tous les vêtements et sont recommandés pour toutes les cérémonies. Ces accessoires sont très prisés, ils ne sont plus l’apanage des Africains car ils s’exportent partout et même les stars les adoptent. C’est le cas de Michelle Obama pour ne citer que cette « queen » là.

Le relooking d’intérieur

La tendance Afritude s’applique aussi dans les différents lieux. C’est ainsi, qu’on peut changer le décor de nos maisons, nos bureaux et même nos voitures en leurs donnant une nouvelle vie. Ici on peut par exemple recouvrir nos sièges de véhicules de tissus pagnes, décorer les cousins de nos salons avec de la paille ou bien des corry (type de perle), personnaliser nos cadre photos de bureau ou même les boîtes à mouchoirs avec du pagne. Chacun peut laisser libre court à son imagination pour rendre son espace unique et plus conviviale. Je vous assure que c’est fantastique de penser soi-même son cadre de vie, en plus ça détend.

Jeune fille en Afritude
Jeune fille en Afritude. Crédit photo: imgrum.org

 

L’Afritude, c’est la mode faite par nous, pour nous, qui nous ressemble et qui nous valorise.

Et vous !  Vous arrive-t-il de vous habiller en Afritude?

 

 

 

 


TOP 10 des choses qui m’étonnent en Egypte !

Après avoir vécu deux ans en Egypte, le contraste avec le Cameroun est saisissant. Cela n’a vraiment pas été aisé à choisir, mais je vous présenterai les 10 aspects les plus marquants pour ne pas dire wandayant surprenant qu’on retrouve là-bas .

célèbre pharaon Toutakhamon
pharaon Toutakhamon.
CP: Openclipart-Vectors

1- Le pays des pharaons avec des constructions pharaoniques qui dépassent l’entendement. Après la visite des sites historiques comme les pyramides de Gizeh, les temples et les tombeaux de Louxor, je me suis demandée comment il y a plus de 21 siècles, ils ont pu bâtir de tels monuments, et surtout quelle technologie ont-ils utilisé? Ils avaient vraiment de l’imagination ! Toute l’histoire de cette période pharaonique est incroyable. De la construction des temples pour la gloire des âmes des pharaons à l’invention du hiéroglyphe, c’est vraiment magnifique !

2- Ici construire une maison se fait en un temps éclair. Ce n’est pas ce qu’on voit chez nous là. Ils peuvent bâtir un immeuble de 12 niveaux en 6 mois, les routes et les échangeurs très rapidement. Au Cameroun, j’étais habitué à voir des chantiers s’étendre sur des périodes très longues. C’est aussi pareil pour la destruction des vieux immeubles. En 1 jour, ils peuvent te réduire un immeuble de 10 niveaux en poussière.

3-  Les Égyptiens  ne dorment pas. C’est l’effet du décalage horaire national. Ici, tu peux voir un enfant en train de jouer au ballon dans la rue à minuit (je wanda).  Alors qu’au Kamer on est déjà dans les bars (pour les viveurs) ou encore même à tourner un film avec Morphée. C’est vraiment difficile de s’adapter surtout que le weekend ici, c’est le vendredi et samedi alors que le dimanche marque le début de la semaine. De quoi perdre ses repères chronologiques , surtout pour ceux habitué au calendrier occidental.

4- Les Egyptiens là sont même africains ? Beaucoup d’Égyptiens ne savent pas qu’ils sont Africains. Dans la rue ils nous appellent ‘africono’ ou  « samara » en riant. Est-ce que les Africains sont seulement les noirs? Mais ils sont contents de participer à la CAN.

5-  Le pays où le Noir est roi : Mama ! Chez nous au Cameroun, les gens s’attroupaient ou sont contents de voir un Blanc passer. Ici c’est le contraire, lorsque nous passons en bande, ils s’émerveillent, comme des enfants, à notre vue. Certains s’empressent même de dégainer leur selfie pour une photo souvenir. Ils nous appellent des samara (noire) ou chocolatta ! je wanda même : est-ce que c’est facile d’être noire?#Noire ébène et fière de l’être.

6- Les routes ici sont des circuits de rallyes. Et les chauffeurs ? Ce sont des pilotes de course ! Si tu t’amuses en traversant la chaussée : tu te retrouveras illico presto chez les descendants d’Hippocrate, mince alors…. Heureusement que leurs freins sont vraiment bons. Parfois, ils freinent brusquement de sorte à vous décoller de votre siège. Et tant pis pour vous si vous êtes cardiaque : faudra penser à prendre leur tramway, le plus ancien d’Afrique…

7- La facilité à stopper le bus : ici c’est trop cool ! Pas besoin de crier sa destination et son montant comme dans les rues de Yaoundé comme 100 Bonas ou 200 Mokolo. Il suffit juste de montrer par exemple les quatre doigts en repliant le pouce afin d’indiquer au chauffeur votre destination : l’axe lourd 45. Pointé vers le bas, il désigne  MohamedNaguib ! Les sourds-muets doivent s’en réjouir. Nous devrions peut être faire de même chez nous  . Les tarifs sont standards à partir d’une livre de sorte qu’on a de la peine à marcher, quand bien même cela devrait nous faire du bien .

8- Le pays de la Chicha (sorte de pipe à eau). La chicha en Egypte ! Ekié, est ce que nous avons des bars au Cameroun même ? Tu ne peux pas traverser un carrefour sans voir un salon de chicha à l’horizon. C’est à croire, comme le dirait un ami, que l’Egyptien est une locomotive ambulante.

9- Les Égyptiens sont fans de la plage. Dès que l’hiver tire vers sa fin, le chemin vers la mer devient leur road favori… Ils commencent déjà à aller à la plage bien que pour nous, il fasse encore froid. En été, c’est plus grave. Dès 8h, les plages sont bondées. Les femmes, les hommes, les vieux, les jeunes voir les bébés tous plongent sans têtes ni queues dans la Méditerranée.

10-  Ici il y a une liberté terrible au volant. Le chauffeur peut se permettre de boire son thé, téléphoner et même de fumer.

Temple de Louxor.
Temple de Louxor. CP: Angelika 2101

C’est dans cette ambiance que se passais mon aventure au pays des pharaons.  Car voyager c’est découvrir, mais aussi aller à la rencontre de l’autre dans toute sa diversité.